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Bilan scientifique de la Région Aquitaine 2004

Inventaire Vendoire
 

Guy Roger - responsable scientifique des secteurs

La Rochebeaucourt-et-Argentine, Champagne-et-Fontaine et Vendoire

 

Frange Ouest de la Dordogne secteur Vendoire

 En 2004, des prospections pédestres ont été menées sur les communes limitrophes de la vallée de la Lizonne : La Rochebeaucourt-et-Argentine, Champagne-et-Fontaine et Vendoire.

Cette couverture se veut le complément des prospections amorcées sur le versant opposé à l'ouest (département de la Charente).

Géologiquement parlant et en schématisant à l'extrême, on distingue pour ce secteur : - un substratum rocheux fait de différents calcaires du Crétacé,
- un recouvrement de matériaux détritiques du Tertiaire dont la fraction essentielle est sableuse,
- un comblement des vallées par des alluvions provenant du démantèlement et de l'érosion des secteurs de l'amont.

Ces prospections diachroniques nous ont permis, tout en saisissant le contexte de cette zone, d'inventorier quelques sites inédits particulièrement sur les périodes du néolithique au Moyen Age.

Néolithique
La fixation des groupes semble s'être faite préférentiellement sur la rive gauche qui offre de plus larges ouvertures cultivables. Les sites de surface du Moulin du Vivier à Fontaine et la zone Nord du Puy de Versac à Champagne attestent d'une occupation du Néolithique récent, alors que le Moulin de Mondot à Vendoire appartient à I'Artenacien et au Bronze Ancien.

Gallo-romain
A cette période où se matérialisent les voies publiques de communication, la vallée de la Lizonne n'a pu être considérée comme une brèche infranchissable. Plusieurs gués anciens sont connus dans les textes (Pas de Pompeigne, Pas de Fontaine, Pas vieux) dont l'origine antique reste plus qu'indécise.

A l'approche de l'un de ces gués, un chemin ancien aux ornières fortement marquées dans le substrat rocheux a été reconnu à Fontaine, et fera l'objet d'une intervention archéologique en 2005.

Au delà de ces présomptions, la prospection n'a révélé aucun indice nouveau d'occupation antique sur les 16 km de la vallée.

Il faut remonter vers la commune de Charras (1 6) au nord, et descendre vers la commune de Vendoire (24) au sud, pour trouver des sites remarquables.

Ce dernier présente sur les photos aériennes exécutées par Jacques Dassié en 1986, un vaste enclos rectangulaire maçonné (villa, entrepôt ?).
La prospection a permis une collecte raisonnée sur la parcelle. Le mobilier dénote une occupation précoce du 1er avant notre ère (imitation de campanienne) jusqu'au moins la fin du Haut-Empire.

Le statut du site reste incertain, mais les fragments de marbre, le système d'adduction d'eau présumé (frette en fer de conduite forcée) laisse penser à un établissement luxueux.

Moyen Âge
La localisation de la nécropole à sarcophages d'Argentine a pu être précisée. Son étendue tend à confirmer l'importance des créations paroissiales dédiées à Saint-Martin aux confins du diocèse de Périgueux durant le Haut-Moyen Age. Cette tendance sera prolongée par la fixation des nouveaux sièges du pouvoir châtelain dans la vallée peu avant l'an mil : forteresses de Villebois (16) et de Bourzac (commune de Nanteuil-Auriac-de-Bourzac).

Les indices d'occupation médiévale sont difficiles à saisir hors de leur partie souterraine, le plus souvent déjà explorée - et "vidée" - par leurs propriétaires actuels.

Un souterrain a été relevé dans le bourg de Vendoire et une cavité aménagée nouvelle a été recensée sur les coteaux méridionaux d'Argentine.
Un site de surface à l'ouest du bourg de Cherval comportant un silo visible pourrait également appartenir à la période médiévale.

 

Guy Roger - SRA Aquitaine 2005